« Mon combat d’enfant adoptée »
par ILA
30 octobre 2023

Mathilde Allais, 24 ans, journaliste culture, témoigne pour la première fois pour ILA Magazine de son histoire en tant qu’enfant adopté. Novembre signe le mois des adopté•es, une initiative lancée par Amandine Gay, comédienne et réalisatrice, très engagée sur le sujet. En lien avec cette belle initiative, Mathilde Allais nous explique son combat pour rendre le sujet de l’adoption plus accessible et offrir un meilleur suivi pour tous les enfants et toutes les personnes adoptées ou nées sous X. 

– Peux-tu nous expliquer ton parcours ? 

Je m’appelle Mathilde, j’ai vingt-quatre ans. J’exerce le métier de journaliste. J’ai été adopté par une famille française en Bulgarie, à l’âge de 1 an et demi.

On ne m’a jamais cachée le fait que j’étais une enfant adoptée. J’ai toujours grandi en le sachant. Paradoxalement, même si je le savais, dans ma famille, on n’en parlait pas parce qu’il y avait quelque chose de l’ordre du tabou, à la fois pour la société et au sein du huis clos familial.

J’ai grandi auprès d’un papa qui a des origines méditerranéennes, on se ressemblait physiquement donc je n’ai pas expérimenté le fait de ne pas ressembler à ses parents. Je n’ai pas souffert de ça contrairement à beaucoup d’enfants adoptés par des européens dans des pays asiatiques ou africains par exemple pour qui c’est très compliqué à vivre parce que quelque part, ils sont obligés de révéler leurs histoires. Moi, j’ai eu ce privilège de pouvoir la dévoiler ou non.  

« Je souhaite briser l’omerta »

– Pourquoi vouloir témoigner aujourd’hui de ton adoption ? 

Parce que pour moi, c’est un vrai sujet de société et je trouve qu’on néglige complètement le traumatisme d’être un enfant adopté et toutes les failles qui peuvent en découler.

Statistiquement, chez les enfants adoptés, il y a quatre fois plus de tentatives de suicide et de troubles psychiatriques du fait de cette blessure de l’abandon. Par mon témoignage, je souhaite briser l’omerta par rapport à cela, parce que c’est un sujet important et je parle aussi bien des enfants adoptés que des enfants nés sous X. Pour moi c’est la même problématique. 

Aujourd’hui, en France, il y a seulement huit associations qui œuvrent pour aider les enfants adoptés et honnêtement, c’est un constat qui est pour moi déplorable.

– A quel âge as-tu-su que tu étais adoptée ?  

Assez petite en fait. Mes parents ont tenu à m’expliquer qu’ils n’étaient pas mes parents biologiques. J’avais des photos de moi à l’orphelinat et c’est tout ce qu’il reste de mes origines aujourd’hui. Et c’est ça qui est très difficile. Quand on ne sait pas du tout ce qui nous est arrivé, qu’on ne sait pas d’où l’on vient, on développe un questionnement permanent. On se pose beaucoup de questions sur soi et sur les autres. De la part des parents adoptifs, les réponses demeurent parfois incomplètes.

Je n’ai pour ma part aucun souvenir de mon passé. 

– Quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer liées à ton adoption ? 

J’ai été confrontée à beaucoup de difficultés. Il faut le dire : les enfants adoptés peuvent développer de vrais problèmes et il faut que les parents adoptifs soient particulièrement attentifs à cela.

Par exemple, j’ai subi du harcèlement scolaire. Quand on est un enfant adopté, on est un peu plus sensible au monde, on est fragilisé, et souvent, les autres enfants peuvent le sentir et exploiter ces failles. Je pense aussi aux enfants qui ne ressemblent pas à leurs parents avec des camarades qui peuvent dire par exemple : « ah, mais t’es pas comme tes parents, pourquoi toi tu es Noir ? » Ce sont des remarques très cruelles.

Il y a aussi plus généralement tout ce qui est lié aux carences et dépendances affectives. Je pense qu’une aide psychologique doit être apportée assez tôt, parce que cette blessure de l’abandon est tellement brutale pour l’enfant, qu’il ressent en permanence cette peur d’être abandonné. Un simple « non » à notre égard peut être perçu comme une atteinte personnelle et la plupart des personnes ignorent qu’ils réveillent en réalité une blessure très profonde. 

On peut aussi développer des comportements excessifs dus à ce sentiment de rejet. Dans mon cas, ça a été plutôt des troubles alimentaires. Je peux dire que j’avais plus tendance à « manger mes émotions » parce que je sentais bien que j’étais submergée.  J’étais très angoissée et je n’étais pas en mesure de mettre de mots sur cette douleur. 

Et puis, il y a aussi ce décalage avec les jeunes de mon âge. C’est ce qui s’est passé pour moi. Les gens avec qui j’avais un réel intérêt intellectuel étaient en réalité les adultes. Je n’avais pas les mêmes centres d’intérêts que les jeunes filles de mon âge, ni cette insouciance de l’adolescence. Moi, très vite, j’ai posé des questions sur la notion du temps, sur les choses de la vie, j’avais déjà une grande maturité.

Enfin, je pense aussi qu’il y a eu, tout ce côté isolement et solitude qui a été très difficile et compliqué à gérer. 

 « J’ai été confrontée à beaucoup de difficultés. Je pense qu’une aide psychologique doit être apportée assez tôt, parce que cette blessure de l’abandon est tellement brutale pour l’enfant, qu’il ressent en permanence cette peur d’être abandonné. »

– Est-ce que tu as eu la possibilité de bénéficier d’un suivi psychologique pour mieux gérer ces difficultés ? 

Très jeune, je sentais que j’avais besoin d’aide. Mais pour moi, les premières personnes qui doivent vous aider psychologiquement, ce sont les parents. Et je pense que mes parents n’étaient peut-être pas prêts à accueillir un enfant souffrant. Peut-être dû à leur propre vécu…

Donc, j’ai cherché de l’affection auprès des adultes et plus particulièrement auprès des femmes de mon entourage, parce que je pense que d’une certaine façon je les voyais comme des mères potentielles. 

J’ai aussi vécu des violences familiales. J’ai songé à m’ôter la vie à plusieurs reprises, je me suis beaucoup autodétruite et j’ai aussi fait souffrir mon entourage. Mais tant que l’on ne décide pas d’aller mieux et de prendre sa vie en main, on ne s’en sort pas.

J’ai de moi-même entamé une psychothérapie dans un centre médico-psychologique. Je trouve cela vraiment bien et je souhaite en parler parce que ces structures permettent à des jeunes gens en souffrance de pouvoir bénéficier d’un suivi gratuit par une équipe de personnes extrêmement compétentes.

Et ça pour moi, c’est un des privilèges de vivre en France. J’ai fait aussi un peu d’art thérapie. Le psychiatre, l’art-thérapeute et la psychologue, m’ont vraiment, je le pense, sauvé la vie.

 « Rien n’est fait en France pour faciliter la recherche d’origine »

– Tu as toi-même entrepris des démarches pour retrouver tes parents biologiques, qui n’ont pas été faciles… ? 

C’est aussi pour ça que je souhaitais en parler. Parce que je trouve cela choquant qu’en 2023, quand j’ai demandé de l’aide auprès d’associations, on m’a répondu qu’on ne s’occupait pas de mon pays d’origine la Bulgarie.

Et je trouve ça très injuste. Je sais qu’il y a un peu plus de possibilités et d’ouvertures par rapport aux adoptions dans de nombreux pays, tels que la Colombie, la Corée, la Russie. 

Ce qui rend ces démarches encore plus complexes, c’est que contrairement à une adoption faite depuis la France, en Bulgarie, ces démarches de recherche sont interdites par la loi. [En 2003, en proportion par rapport à sa population, la Bulgarie faisait partie des pays confiant le plus d’enfants de moins de 5 ans à l’adoption].

Et c’est une de mes revendications, que tous les enfants adoptés dans n’importe quel pays du monde puisse trouver une aide. Comme je l’ai dit, pour moi, il n’y a pas assez de structures existantes dédiées en France.

Cela revient à parler de l’adoption à l’international et des méfaits liés au déracinement de l’enfant qui grandit en sachant que quelque part, il est originaire d’un autre pays mais paradoxalement on lui interdit l’accès à ce pays. Rien n’est fait en France pour faciliter la recherche d’origine. 

 « C’est une sorte de fardeau à porter en soi. C’est aussi une de mes revendications, que tous les enfants adoptés dans n’importe quel pays du monde puisse trouver une aide »

– Si tu le pouvais, tu souhaiterais donc les retrouver ? 

Absolument. C’est une démarche que je souhaite continuer à entreprendre. Mais je tiens aussi à faire une mise en garde. Cette démarche doit être murement réfléchie, car elle peut être difficile à vivre moralement. C’est pour cela qu’il est préférable d’être accompagné psychologiquement. Il faut le faire uniquement si on en ressent vraiment le besoin car il faut être prêt à tout entendre. 

Je conçois aussi qu’il y ait des gens qui ne souhaitent pas entamer ces démarches parce qu’ils se sentent bien au sein de leur famille adoptive. De mon côté, mes parents ne souhaitent pas m’aider dans ces démarches, donc il y a cet aspect de solitude psychologique dans cette histoire. 

C’est une sorte de fardeau à porter en soi, parce que quelque part on n’a pas choisi d’être abandonné. 

– L’adoption à l’international n’est donc selon toi pas assez encadrée et peut avoir des répercussions négatives sur l’enfant… peux-tu préciser ?

Dans les années quatre-vingt, il y a eu une hausse des adoptions internationales. Cela était surtout lié au contexte politique de certains pays, des contextes de guerre, de pauvreté, avec beaucoup d’enfants abandonnés. 

Mais ces dernières années, il y a eu une baisse énorme de l’adoption à l’international. Je crois que cette année, à peu près 232 enfants ont été adoptés à l’international en France.

Avant, il y en avait plus de mille par an. C’est aussi beaucoup plus cadré au niveau international qu’avant [La convention de la Haye qui encadre l’adoption, entrée en vigueur en France en 1998, fait partie des raisons principales de ce déclin].

Je trouve que cet encadrement est important car il s’agit d’un déracinement très fort de l’enfant. Je sais aussi que les démarches pour adopter un enfant en France ou à l’étranger sont très longues et difficiles. 

Il y a beaucoup de parents qui souhaitent adopter malheureusement et il y a beaucoup de critères à respecter (environnement social et économique du couple notamment). C’est vrai que l’on aura moins tendance à confier un enfant à l’adoption à un couple homosexuel par exemple. Mais globalement, il y a beaucoup moins d’adoptions à l’international et de plus en plus d’enfants adoptés ont dénoncé le fait que ce n’était pas bénéfique pour l’enfant d’être arraché à son pays d’origine. 

Photographe : ©Aurélie Lamarchère, Maquillage : Romane Lecrivain, Coiffure : Prescillia Devaux, Stylisme : T.C, L’hotel Secret de Paris

– Est-ce que tu penses que ton adoption a pu exercer une influence positive sur ta vie ?

C’est vrai que l’on dresse souvent un portrait un peu négatif de l’adoption… Je pense que ça m’a donné une grande ouverture d’esprit. Je ne juge pas les gens et je suis extrêmement sincère et bienveillante à l’égard de chacun. Je suis bien placée pour savoir que tout le monde peut traverser des moments difficiles.

Etre une enfant adoptée a vraiment développé mon goût pour l’autre et mon côté déterminé. Je sais où je vais, et malgré ma grande sensibilité, je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. J’aime aussi beaucoup voyager et je pense que ce n’est pas pour rien. Quand on a été un peu « trimballée », on a ce goût pour l’aventure. 

Les difficultés que j’ai vécues avec mes parents adoptifs m’ont aussi rendue plus mature. Quand on rencontre des difficultés avec ses propres parents, ça forge vraiment un caractère avec un côté très fragile et en même temps une très grande force, c’est-à-dire que, oui, les choses m’atteignent mais ça finit toujours par passer. 

 « J’ai été victime des violences intrafamiliales. J’ai un environnement familial qui n’a pas su entendre ma détresse sûrement parce qu’eux-mêmes étaient vraiment émotionnellement très instables. »

– Peux-tu nous parler de ces difficultés rencontrées plus spécifiquement au sein de ton cercle familial ? 

Quand on est un enfant adopté, on a vraiment besoin d’amour et d’affection et, je le dis, on a besoin d’un accompagnement spécialisé. Mon environnement familial ne m’a pas donné ça et n’a pas su entendre ma détresse sûrement parce qu’eux-mêmes étaient vraiment émotionnellement très instables.

Cela me choque aujourd’hui qu’il y ait des institutions qui aient laissé la possibilité à ma famille d’adopter. Parce que je me dis que tout n’a pas été filtré. J’ai vécu des violences intrafamiliales, surtout psychologiques, parfois mêmes physiques, mais jamais aucune institution n’est intervenue depuis que l’agrément a été donné. 

C’est pour ça que je pense qu’il faut plus de suivi, un suivi des parents et de l’enfant jusqu’à la majorité de l’enfant par exemple. On ne peut pas mettre un enfant qui vient de vivre une violence inouïe en étant arraché à sa famille avec des gens émotionnellement instables. 

C’est une faille dans le système. Je dresse un portrait négatif, mais il y a vraiment des enfants adoptés qui vont développer un mal-être qui sera plus ou moins exacerbé en fonction des parents. Je sais que quand l’adoption se passe bien, l’enfant se sent en sécurité au sein de son environnement familial. Moi ce n’était pas mon cas.

Je ne jette pas la pierre sur ma famille mais je dis qu’il faut vraiment que tout le monde soit accompagné, parce qu’une adoption, ce n’est vraiment pas anodin. Même si je sais que l’adoption est plus encadrée aujourd’hui que quand j’ai été adopté en 2001.

Je trouverai ça pertinent par exemple qu’il n’y ait pas que des psychologues qui décident d’une adoption mais aussi que d’autres enfants adoptés puissent être dans les commissions. Il faudrait aussi instaurer quelque chose comme un suivi une fois tous les six mois pour demander à l’enfant : « est-ce que tout va bien ? »

– Est-ce que trop de suivi n’aurait pas l’effet inverse en faisant sentir aux familles adoptives et à leurs enfants qu’ils sont « différents » ?

Je pense qu’il y a des moments un peu charnières dans la vie d’un enfant. L’enfant, dès petit, devrait être sensibilisé à cette question. 

Ainsi que pour les parents parce que pour certains ça coule de source, ils ont déjà d’autres enfants, et arrivent très facilement à intégrer l’enfant adopté au sein de la famille, mais quand c’est un premier enfant, comme c’est mon cas, et qu’il n’y a pas de frères et sœurs, c’est vraiment un tête à tête avec ses parents.

Photographe : ©Aurélie Lamarchère, Maquillage : Romane Lecrivain, Coiffure : Prescillia Devaux, Stylisme : T.C, L’hotel Secret de Paris

– Tu souhaites justement créer une association dédiée aux enfants adoptés, peux-tu nous en parler ? 

Oui, j’aimerais pouvoir apporter un espace dédié à la parole et au dialogue.

J’aimerais créer la première association à pouvoir accueillir physiquement les personnes adoptées et nées sous X dans des locaux à Paris et qui sera également itinérante, dans toute la France. Le but est d’apporter une aide à la fois psychologique, physique et émotionnelle pour retrouver la voie de la sérénité.

Au-delà de cet aspect de parole, je pense aussi que tout ce qui est lié à l’aide à la recherche des origines, donc tout ce qui est détective privé, tests ADN et autres démarches devraient pour moi être pris en charge.

J’ai moi-même contacté un détective privé et je sais que c’est entre 2000 et 3000 euros la démarche. Ce n’est pas forcément à l’enfant adopté de payer ces sommes conséquentes. 

Enfin, je souhaiterais pouvoir sensibiliser davantage la société à l’adoption. Cela reste quand même un sujet secondaire dont on n’entend pas souvent parler. A ce jour, Amandine Gay, fait partie des rares personnalités à s’être engagée dans cette cause, elle a notamment initié le mois des adoptés [au mois de novembre]. 

En effet, beaucoup de personnalités publiques sont touchées par le sujet mais on ne les a jamais trop entendues parler de ça. Ce serait tellement plus simple si l’enfant adopté pouvait s’identifier et dialoguer auprès de ceux qui ont vécu une situation similaire. Cela doit être un sujet accessible qui puisse être ouvert à tout le monde.

J’aimerais aussi ajouter une dimension d’art-thérapie car une fois qu’on a analysé qu’on n’allait pas bien, je pense qu’il faut trouver quelque chose qui nous fait du bien et nous apaise.

Je souhaite surtout instaurer la constitution de groupes de parole qui reste un des aspects les plus importants dans la quête de soi.

« Je vais créer une association pour les enfants adoptés et nés sous X. Je souhaite instaurer la constitution de groupes de parole qui reste un des aspects les plus importants dans la quête de soi. » 

– Quelles différences principales par rapport aux autres associations qui œuvrent déjà sur ce sujet comme La Voix des Adoptés ? 

Je souhaite offrir aux enfants adoptés un vrai lieu de vie au sein duquel ils pourront se retrouver et bénéficier d’un soutien quotidien et sur le long terme dans un cadre convivial et chaleureux.

Au sein de mon association, les personnes pourront notamment dormir sur place s’ils se retrouvent en situation d’urgence.

Je compte également sur les institutions, et les personnalités publiques qui le souhaitent pour s’engager et nous soutenir dans cette démarche.

 « Mais mon vrai combat, c’est de rendre le sujet de l’adoption plus accessible » 

– Souhaites-tu partager autre chose avec nous ? 

Pour terminer sur une note positive… malgré de nombreuses difficultés, je tente chaque jour de trouver le chemin de l’apaisement et de la sérénité. J’y parviens mais pour moi c’est important de mettre des mots sur une souffrance qui est réelle et qu’il ne faut pas négliger. 

Le mois des adoptés c’est aussi fait pour tout le monde, que ce soit entre amis, au sein de la famille… Je m’adresse à tout le monde : je vous prie d’être à l’écoute si vous avez quelqu’un dans votre entourage qui a été adopté ou qui est né sous X, soyez à ses côtés si vous sentez qu’il est un peu plus fragile.

Et n’oubliez jamais de sensibiliser vos enfants à ce sujet. Je crois que c’est aussi le rôle de la société d’expliquer la réalité des choses concernant l’adoption.

C’est long mais je suis intimement persuadée que l’on y arrivera ! 


Photos ©Aurélie Lamarchère / Exposition de la photographe Aurélie Lamarchère, à retrouver du 30 octobre au 3 Janvier au cinéma L’arlequin, Vernissage le 6 décembre.

L’association RAIF organise une rencontre des adoptés à l’international en France le samedi 18 novembre à Lyon 

Le documentaire de Amandine Gay : Une histoire à soi 

Interview réalisée par Anaelle Azoulay pour ILA Magazine