Le développement du tissage en Asie du Sud-Est pour autonomiser les femmes d’ethnies isolées
par Partner Stories
13 décembre 2021

Les peuples autochtones sont de véritables gardiens de la nature. Ils représentent 75% des ethnies en Asie et 5 % de la population mondiale mais préservent 80% de la biodiversité. (WorldBank).

Les minorités ethniques en Asie du Sud-Est sont plus d’une centaine. Elles vivent dans un environnement isolé tant sur le plan géographique qu’économique. La majorité vit de l’agriculture et une grande partie survit grâce à des travaux journaliers dans les champs, le ménage ou autres petites activités au sein de la population majoritaires : vietnamiens, laotiens, birman, thaï, khmer…

Les enfants sont peu scolarisés et les jeunes sont poussés très tôt à quitter le village pour trouver un travail mieux rémunéré, plus stable en ville mais encore trop souvent précaire.

Et pourtant, les femmes tissent des merveilles, les cultures traditionnelles et leur mode de vie, qui malheureusement disparaissent au profit de la mondialisation, sont riches d’apprentissage.

 

Le développement d’activités économiques locales dans les villages, un enjeu prioritaire pour faire face à la précarité

Les communautés locales d’Asie du Sud-Est et en particulier les femmes, peuvent être actrices d’initiatives pérennes créant de la valeur pour le reste du monde. Par leur culture, leur mode de vie et leur proximité avec la nature, les femmes issues de ces communautés peuvent ainsi apporter une réponse aux enjeux socio-environnementaux.

TrendEthics fait partie des organisations qui ont choisi de s’engager dans cette démarche, en valorisant les savoir-faire des populations autochtones.

Tout commence en 2014 lorsque Marie et Lucie sillonnent les coins reculés du Vietnam, Laos, Cambodge et Myanmar à la rencontre de femmes aux doigts de fées, les tisserandes.

« Ces femmes peuvent indéniablement être porteuses d’un modèle économique nouveau à travers leur pratique artisanale. Un modèle écologique et solidaire, source de revenus »

Cette expérience sur le terrain leur permet de mieux comprendre le besoin des tisserandes, leur situation et donne naissance à un projet nouveau : créer un modèle de production respectueux de l’environnement et solidaire tout en valorisant les savoir-faire des communautés locales.

« L’éducation des jeunes femmes est le meilleur outil de développement » Koffi Annan

Dans cette dynamique, TrendEthics accompagne la création et/ou le développement d’activités de tissage localement, permettant de générer des revenus complémentaires pour une cinquantaine de bénéficiaires issues de 8 ethnies profitant des programmes.

A chaque ethnie ses motifs, ses techniques de tissage et parfois même ses recettes de teinture naturelle. Les femmes transmettent et apprennent le tissage de mère en fille et sont fières de tisser leur culture. Ces tissus racontent leur histoire et témoignent de leur respect pour l’environnement, la plupart des motifs représentant des animaux, des fleurs, des arbres…

« Avec l’aide de relais locaux – ONG et bénévoles – nous identifions des tisserandes souhaitant développer un revenu issu de leur savoir-faire. Les échanges permettent de comprendre leurs motivations (complément de revenu, temps plein…) et d’en savoir plus sur leurs compétences (tissage, teinture naturelle…). »

TrendEthics répertorie les motifs traditionnels aux côtés des jeunes tisserandes, en prenant soin dans la mesure du possible de noter la signification et le nom du motif dans le dialecte local, et identifie les matières premières les plus éco-responsables (coton local en teinture naturelle de préférence), afin de préparer et tisser un catalogue.

Des formations techniques, commerciales ou sur mesure sont mises en place et dispensées par des interlocuteurs locaux (spécialiste de la teinture naturelle, ONG expertes de l’émancipation des femmes…) afin de rendre les femmes autonomes dans le développement de leurs activités.

Enfin, TrendEthics joue le rôle d’un premier client en commandant des mètres de tissus qui seront transformés en coussins pour la maison.

Les coussins éco-responsables sont cousus dans des ateliers d’insertion directement en Asie du Sud-Est ou bien en France, en région parisienne.

 


K’Gut

Rencontre et immersion dans la vie de K’Gut, une tisserande de l’ethnie Cils

K’Gut a 31 ans. Depuis sa naissance, elle vit au centre du Vietnam dans un petit village au milieu des montagnes. Sa petite maison comprend seulement une chambre et un salon. Son mari est venu habiter chez elle et ses enfants portent son nom. C’est comme cela que ça se passe chez les Cils, ethnie matrilinéaire.

K’Gut vit en autosuffisance mais sa situation est assez précaire. Les revenus issus de la culture du riz, du maïs et du café qu’elle touche ne suffisent pas.

Elle a développé une passion pour le tissage que sa mère lui a transmise et a appris à créer ses propres couleurs grâce à la teinture végétale. K’Gut, après avoir bénéficié du programme d’accompagnement, gère désormais son activité (logistique, catalogues, commandes sur mesure, outils de communication) et a vendu ses premiers mètres de tissus traditionnels tissés à la main à Trendethics. Une motivation de plus pour transmettre sa passion et son savoir-faire à sa fille.


 

Un modèle de solution scalable et réplicable pour un impact long terme partout dans le monde.

Les bénéfices permettent de financer des projets dans les villages autour de l’éducation, l’environnement et l’empowerment directement développés par l’association ou bien en partenariat avec d’autres ONG.

L’objectif du projet sur les 3 prochaines années : assurer une pérennité d’activité pour les 50 femmes et lever des fonds pour financer un vrai positionnement de marque avant d’intégrer d’autres femmes tisserandes issues d’autres villages de la Birmanie, du Cambodge, du Laos, du Vietnam ou bien de nouveaux pays qui rencontrent les mêmes enjeux en Asie du Sud-Est ou peut-être ailleurs.

« Nous sommes aujourd’hui plus spécifiquement orientés vers l’accompagnement d’activité de tissage mais restons ouvertes à développer ce modèle pour d’autres formes d’artisanat. »

 

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A travers ces Stories, Azickia vise à mettre en avant des initiatives à impact social, en France et dans le monde, et cela sans adhérer pour autant à toutes les opinions et actions mises en place par celles-ci. Il est et restera dans l’ADN d’Azickia de lutter contre toute forme de discrimination et de promouvoir l’égalité pour tous.

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